Cela fait 10 ans que le paysage audiovisuel est dominé par Netflix France. La plateforme de streaming américaine a réussi à s’imposer parmi les services locaux grâce à ses produits et adaptations gamin ou autre. Une belle percée qui ne s’est pas faite sans mal compte tenu du véto initial des opérateurs télécoms.
Netflix en France : une belle percée pour la plateforme américaine
Lors de son lancement en Netflix en France, la plateforme de streaming américaine se targuait d’avoir à son actif « plus de 48 millions de foyers abonnés dans plus de 40 pays ». Aujourd’hui, elle en serait à plus de « 278 millions d’utilisateurs payants dans plus de 190 pays ». En seulement une décennie, son nombre d’abonnés a augmenté de plus de cinq fois… De quoi consolider sa position de leader mondial du streaming !
Selon Philippe Bailly, président de NPA Conseil, cette évolution a poussé de nombreux services de streaming locaux à réagir. Notamment, Canal+ a lancé CanalPlay Infinity, sa propre plateforme de vidéo à la demande (2011-2019). C’est sans conteste une réalité qui en dit long sur la féroce concurrence dans le secteur, confie-t-il à l’AFP.
10 ans à s’immiscer dans les habitudes audiovisuelles des foyers français
Le début de Netflix en France remonte à 10 ans et celui de la plateforme de streaming date de 1997. À cette époque, bien que ce fût innovant, il était réduit à un service en ligne dédié louant et vendant des DVD. Cependant, l’entreprise a vite fait d’évoluer pour devenir le leader incontesté du streaming vidéo que nous connaissons aujourd’hui.
Le 15 septembre 2014 marque un tournant décisif pour celle avec une arrivée en trombe en Hexagone. Ce qui marque l’expansion des services du mastodonte américain sur le marché européen. Cette date symbolise bien plus qu’un simple lancement : elle inaugure une nouvelle ère pour le divertissement. Elle bouleverse durablement les habitudes de consommation de contenu audiovisuel des Français.
Des opérateurs télécoms réticents à mettre à disposition leur box internet ?
Au début, l’implantation de Netflix en France fut semée d’embûches. Il n’était pas directement disponible via les box internet françaises, un accès privilégié pour les utilisateurs.
Pour cause, certains opérateurs télécoms, comme Orange, estiment les conditions financières proposées insuffisantes. Cela a alors freiné l’intégration du géant du streaming en Hexagone. Heureusement, Bouygues Télécom a fini par reconsidérer ce nouveau venu. Il sera finalement le premier à offrir le service sur ses box dès novembre 2014. Et très vite, les autres entreprises télécoms ont suivi la cadence.
Une décision qui aurait obligé le roi du streaming à se plier aux obligations de financement de la création pour ces plateformes étrangères ? Suivant un décret de juillet 2021, en 2023, il a fait un investissement de 250 millions d’euros pour soutenir la production française.
Une arrivée qui bouleversera totalement le paysage audiovisuel local
L’année 2016 signa la première production originale de Netflix en France, « Marseille », avec Gérard Depardieu en tête d’affiche. Malgré de grandes attentes, la série ne rencontre pas le succès escompté. Si « Marseille » laisse une impression mitigée, la série fut tout de même immortalisée par un gigantesque panneau de 13,70 mètres de haut surplombant la cité phocéenne. En revanche, en 2021, « Lupin », avec Omar Sy, s’impose rapidement comme un phénomène mondial. Celle-ci s’est hissée dans le top 10 des séries les plus regardées dans 70 pays, selon la plateforme elle-même.
Plus largement, c’est le paysage audiovisuel français qui s’est transformé avec le débarquement de Netflix en France, comme le souligne Philippe Bailly. Entre autres, l’arrivée de concurrents tels que Disney+, Paramount+ ou Max, bien que prévisible, a été précipitée par le succès de ce dernier. Définitivement, il a redéfini les règles du jeu.
Quand le roi du streaming dicte les règles du jeu au pays de Paul Bocuse !
Vous l’aurez donc compris ! L’arrivée de Netflix en France a transformé le paysage audiovisuel en créant de nouveaux usages. Notamment, cela a influencé les diffuseurs traditionnels comme TF1+, M6+ et France.tv qui ont fini par dépasser le simple replay, souligne Capucine Cousin.
De même, Philippe Bailly rappelle la tentative de Salto (2020-2023) de s’adapter à cette concurrence venue d’outre-mer. Pour la petite note, ce service représente le fruit de l’alliance entre TF1, M6 et France Télévisions pour s’imposer face au géant du streaming américain.
En 2022, ce dernier a notamment conquis 10 millions de foyers abonnés en Hexagone. Ce qui représente désormais plus de 40 % des foyers, suivi par Prime Video (30 %) et Disney+ (20 %). Pendant la crise du Covid, il s’est même imposé comme un symbole de l’offre culturelle au pays alors que les cinémas et les salles de spectacles ont fait grise mine.
Des émissions en direct et des adaptations gaming pour plus de rentabilité
Au vu d’un tel parcours, les perspectives d’évolution de Netflix en France se dessinent avec clarté. Notamment, elles s’articulent autour de deux axes majeurs.
Le premier, selon Philippe Bailly, est l’incursion dans le contenu en direct, en particulier dans le domaine du sport. C’est une stratégie déjà mise en œuvre par la plateforme aux États-Unis.
Le second axe consiste à élargir son écosystème de divertissement en se tournant vers l’industrie du gaming. L’idée est de faire développer des jeux vidéo adaptés de ses séries phares par des studios spécialisés. Cela fera ainsi du « N » rouge une véritable plateforme de divertissement global.
Par exemple, en 2022, cette ambition a pris forme avec une collaboration avec Ubisoft. Ce dernier prévoit le lancement de trois jeux, dont un nouvel opus de la saga « Assassin’s Creed », exclusivement réservé aux abonnés.
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Avec ETX Daily Up