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Culture Itasha : les carrosseries à l’animé ne dérangent plus au Japon 

Une Japonaise en cosplay devant une voiture véhiculant la culture Itasha, ornée du personnage d’animé Daiwa Scarlet qu’elle incarne.

En matière de culture Itasha, nombreux sont les automobilistes japonais à pousser le bouchon loin en décorant non seulement la carrosserie à l’animé, mais aussi le moteur et l’habitacle - Photographie RICHARD A. BROOKS / AFP©

Au summum du kitch il y a quelques années, la culture Itasha s’est aujourd’hui banalisée au Japon. Cette décoration de voiture avec ses motifs de personnage d’animé et de jeu vidéo ne dérange plus, ni les passants ni les automobilistes. Il est même devenu commun de voir ce genre de carrosserie.   

Culture Itasha : une tendance qui n’a plus rien de honteux 

Yosuke Takahata, vendeur de voitures, est un fervent adepte de la culture Itasha ou le fait d’orner son auto de personnage d’animé ou de manga. Bien que subversive, cette tendance le passionne. Il confie que s’il craignait les critiques, jamais il ne roulerait nulle part. En effet, sa voiture arbore les images de Daiwa Scarlet, un personnage d’animé de la franchise « Uma Musume Pretty Derby ».  

À 31 ans, ce commercial fait partie d’une communauté à majorité masculine de Japonais qui n’ont pas froid aux yeux. Sans ciller, ils investissent des milliers d’euros pour personnaliser leurs véhicules avec des représentations de leurs protagonistes d’animé préférés.  

Ces voitures, motos ou caravanes sont regroupées sous la culture Itasha, un terme signifiant à peu près « voiture embarrassante ». Une traduction qui reflète la mauvaise réputation de cette tendance au Japon à ses débuts vers les années 2000.  

Décoration de voiture avec des personnages d’animé : un mix de tuning et de cosplay 

Au fil du temps, les mentalités ont changé au Japon. Les animés, ainsi que les sous-cultures comme les mangas et les jeux vidéo ont gagné en notoriété. Ils profitent aujourd’hui d’une incontestable reconnaissance dans la société japonaise.  Ce qui a favorisé la vulgarisation et la banalisation de la culture Itasha et sa décoration de voiture.  

En ce sens est né un évènement annuel majeur du genre « Itasha Tengoku ». Celui-ci a lieu à Tokyo et attire chaque an jusqu’à un millier de véhicules décorés. Ils sont ornementés à la sauce « cosplay » et « tuning ». À l’occasion, les propriétaires d’autos exposées ne se limitent pas à la carrosserie, mais décorent également les roues, les moteurs et l’intérieur avec des motifs aux couleurs vives.  

Kenichi Kawahara, organisateur de l’événement et éditeur d’un magazine dédié à la culture Itasha, explique que cette tendance a naturellement évolué auprès des jeunes passionnés de voitures et d’animés, qui majoritairement sont des hommes. 

Habillage de carrosserie : un travail d’orfèvre

Bien que passionnante, la culture Itasha engendre un certain cout. Pour un relooking de carrosserie complet, la facture peut atteindre un million de yens (soir plus de 6 800 euros). Même si certains adeptes tentent d’économiser leur budget en appliquant eux-mêmes les vinyles, la plupart préfèrent s’en remettre à un magasin spécialisé.  

À Tokyo, Naoya Imai gère l’une de ces entreprises au service de nombreux propriétaires d’autos d’« animé ». Il travaille en étroite collaboration avec ses clients pour concevoir chaque dessin, qu’il imprime ensuite sur des autocollants en vinyle avant de les apposer sur le véhicule. Ce processus minutieux, comprenant l’alignement du lettrage et d’autres éléments complexes, peut s’étaler jusqu’à dix jours. Pour M. Imai, il ne suffit pas de coller l’image, il faut également posséder un sens aigu du design afin de créer un rendu impeccable. 

Japon : les aficionados tiraillés entre passion et peur du regard des autres 

M. Imai explique que la popularité croissante de la culture Itasha au Japon pousse les propriétaires à vouloir se démarquer davantage et provoquer l’admiration de parfaits inconnus pour leurs véhicules.  

Pour certains automobilistes comme Ryosuke Nakano, âgé de 29 ans, le résultat du relooking est un moment unique et émouvant. Il a laissé sa Nissan Skyline aux mains de M. Imai pour une transformation complète de la carrosserie. Bien que le jeune homme ait déjà placé des autocollants plutôt discrets à l’arrière de sa voiture, c’est peu de choses à comparer au travail exceptionnel de M. Imai. En effet, celui-ci a ajouté d’énormes images des personnages de la série d’animation « Lycoris Recoil » à l’avant et sur les deux côtés du véhicule. 

Certes, M. Nakano appréhende légèrement la réaction des gens à la vue de ces motifs. Cependant, il dit que cela lui était égal vu qu’il est libre de faire ce qu’il aime.  

Les motifs de jeu vidéo les plus prisés 

Il existe de nombreux motifs de jeu vidéo populaires pour les voitures adeptes de culture Itasha. Certains des meilleurs motifs comprennent des personnages emblématiques de titres gaming tels que Mario de « Super Mario », Sonic de « Sonic the Hedgehog », Lara Croft de « Tomb Raider » et Kratos de « God of War ».  

Les voitures arborant ces motifs suscitent souvent l’admiration des amateurs de jeux vidéo. Les franchises comme Pokémon, The Legend of Zelda et Street Fighter offrent également une grande variété de personnages et de logos attrayants pour les voitures peu orthodoxes.  

Les autos ornées de ces motifs permettent aux propriétaires d’afficher leur passion pour les jeux vidéo tout en se démarquant et en attirant l’attention des autres amateurs. 

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Avec ETX Daily Up 

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