Dans les écoles de jeux vidéo, l’IA générative divise. Si certains la considèrent comme une source d’inquiétude, d’autres y voient une opportunité pour le développement gaming. Pour exploiter cette intelligence artificielle, certains établissements proposent des formations de création de prompts.
Dans les écoles de jeux vidéo, on se tourne vers l’intelligence artificielle
Petit à petit, l’intelligence artificielle prend ses marques dans nombre de domaines, dont le gaming. Pour rester à jour des avancées technologiques, des écoles de jeux vidéo proposent des formations orientées vers l’IA générative.
On dénote Gaming Campus qui projette d’intégrer davantage l’enseignement sur cette nouvelle technologie et l’ICAN qui propose des programmes dédiés avec un bachelor et un master d’« IA designer » à la clé. Cette orientation reflète la nécessité de combiner la créativité propre au secteur du ludiciel avec les avancées technologiques. En intégrant ces compétences, ces formations préparent les étudiants à devenir des acteurs clés dans un domaine où l’innovation est la norme.
Un basculement des pratiques du ludiciel vers l’IA générative : plus d’un y adhèrent
Si certains s’inquiètent de la démocratisation de l’IA générative dans tous les domaines, d’autres semblent plutôt enthousiastes, dont ces deux jeunes étudiants dans ces deux écoles de jeux vidéo.
Tristan Van Laecke, 18 ans et développeur en devenir. Pour lui, l’intelligence artificielle lui permet de générer facilement divers contenus, écrits et visuels. Il a passé des centaines d’heures à visionner des tutos YouTube pour acquérir ces compétences et maitriser ChatGPT. L’IA générative l’aide à réaliser des tâches chronophages, telles que la vérification d’erreurs dans un code informatique.
Quant à Clémentine Carrasqueira, 21 ans et étudiante en design graphique, elle considère l’intelligence artificielle comme un outil de travail. Entre autres, elle lui offre la possibilité de produire des moodboards (planche d’inspiration) en deux temps, trois mouvements et d’envisager des pistes de création et de développement auxquelles elle n’aurait pas pensé.
Une source d’inquiétude pour les étudiants, craignant de se faire remplacer
Pour Ariana Gomes, 18 ans et étudiante à Gaming Campus, sa première expérience avec l’IA générative l’a juste sidéré. En première année d’infographisme, elle confie qu’elle craint que cette technologie ne la remplace, elle et ses pairs « artistes ». Pour elle, c’est une passion comme en témoigne la façon dont elle anime une chauve-souris, malgré le brouhaha de ses camarades. Ce jour-là, tous travaillaient sur la conception d’un jeu vidéo de A à Z à rendre en deux semaines.
Sans conteste, cette technologie bouleverse les industries créatives au point de constituer une source d’inquiétude. Pour ne pas se laisser dépasser par les avancées actuelles, les écoles de jeux vidéo n’ont d’autres choix que de s’adapter. Cette immersion dans l’IA soulève des questions sur l’évolution des métiers créatifs et la nécessité pour les établissements de former leurs étudiants aux nouvelles technologies.
Une technologie apte à relayer complètement le développement gaming ?
Si tel se présente les perspectives des élèves des écoles de jeux vidéo, les professeurs sont tout aussi divisés. Chez le professeur Olivier Giusiano par exemple, il ne semble pas très positif à l’impact de l’intelligence artificielle dans le développement gaming.
Vêtu d’un tee-shirt de métal et de lunettes noires, il appuie ces propos en relatant à l’AFP son expérience dans un studio vidéoludique. Toute la préproduction avait été réalisée avec des IA. En toute évidence, cette incursion va supprimer des métiers, conclut cet expert de la modélisation 3D. Si aujourd’hui, un projet nécessite quatre experts, le besoin sera réduit de moitié dans 10 ans.
Il soulève même la question de son propre avenir : où sera-t-il dans 10 ans et que fera-t-il ? Cette réflexion met en lumière les craintes liées à l’impact de l’IA sur l’emploi et la nécessité d’une adaptation constante dans les industries créatives.
Des outils intelligents sans capacité de création, une capacité propre à l’Homme
Pour Laurent Courau, directeur créatif et spécialiste de l’IA intervenant à Gaming Campus, il n’y a pas à être dramatique. L’intelligence artificielle générative est loin d’être un « deux ex machina ». Elle est dénuée de toute capacité de création et d’imagination. Elle se contente de répondre aux demandes qu’on lui soumet.
Comparant l’IA à la lampe d’Aladin, il explique que celle-ci reste un simple outil au service du cerveau humain et de la création.
Pour cet œil expert, distinguer un travail généré par IA est un jeu d’enfant si l’on se penche sur les erreurs et le sentiment général de déjà-vu.
Formations vidéoludiques : des cursus apprenant à maitriser l’art de créer des prompts
Pour s’adapter aux actuels courants technologiques, les écoles de jeux vidéo proposent des formations dédiées. Chez Gaming Campus, on a le cursus de « l’IA designer » et à l’ICAN, on souhaite former des spécialistes des prompts. Il s’agit de requêtes écrites en langage courant, permettant de générer texte ou image, explique Brice Roy, directeur de l’ICAN.
Apprendre à utiliser ces outils s’avère crucial pour disposer des moyens de production les plus efficaces d’aujourd’hui, selon Laurent Courau. L’IA rend la maitrise technique plus accessible. En revanche, la différence se fera dorénavant sur la création, de l’imagination, du savoir-faire et des connaissances. C’est pourquoi des cours de culture, d’histoire de l’art et du design sont inclus dans ces formations. Selon M. Roy, l’IA met en concurrence la production industrielle, mais elle n’éclipse pas les compétences expertes, elle s’y associe.
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Avec ETX Daily Up
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