À cause de l’isolement de Kadhafi, les fans de jeux vidéo en Lybie durent se contenter de matériels vieillissants des années durant. Mais cette précarité touche à sa fin. Comme dans d’autres pays arabes, les joueurs peuvent désormais rejoindre des salles modernes et profiter d’un meilleur gameplay.
Les fans de jeux vidéo s’organisent à Tripoli
Non loin de Tripoli, une salle de gaming ultramoderne accueille un bon nombre de fans de jeux vidéo. L’ambiance est au beau fixe avec des commentaires allègres épinglés entre deux cliquetis de manettes.
Dans un immeuble de la banlieue de Tajoura, ils sont plusieurs adolescents à débarquer en pleine nuit de ramadan pour jouer à des titres gaming. Mais attention, ils y ont le privilège de jouer dans des salles très bien équipées avec des écrans dernier cri et du matériel à la pointe de la technologie. Effectivement, ces espaces ne courent pas les rues en Lybie.
À cause du despotisme de Kadhafi et la décennie de chaos au pays, la population fut longtemps privée de ce genre de loisirs. Après un long isolement, le pays a finalement pu se libérer et sortir de cette précarité technologique. C’est ainsi que se sont créés de nombreux centres modernes permettant de jouer en communauté et de prendre part à des compétitions dignes de ce nom.
Lybie : un pays arabe où le gaming était en berne
Dans beaucoup de pays arabes à forte croissance comme le Moyen-Orient et en Afrique du Nord, le marché du gaming figure parmi les plus importants. Cela prévaut plus particulièrement en Arabie Saoudite, en Égypte et aux Émirats arabes unis. Ces nations disposent des ressources nécessaires pour répondre à la forte demande en technologie et en divertissement des fans de jeux vidéo.
Cependant, en Lybie, les investissements dans ces domaines ont été bloqués par les multiples décennies de dictature de Mouammar Kadhafi et par les années d’affrontements durant la révolution de 2011. Ce qui explique pourquoi le ludiciel était en berne jusqu’à récemment et pourquoi les salles modernes n’ont commencé à pulluler que récemment ici et là au pays.
Des salles modernes qui commencent à se multiplier ici et là
Depuis la mort de Kadhafi et la fin de la révolution, le pays s’est ouvert au monde. L’intérêt pour les nouvelles technologies, la pratique des sports modernes et les investissements du secteur privé ont abondé en Lybie. En 2018, on a même vu y naître une fédération d’esport alors que c’était chose impensable il y a 10 ans.
À Tripoli, près de six salles modernes ont ouvert leurs portes aux fans de jeux vidéo. C’est sans compter les nombreuses autres dans les autres villes du pays comme Benghazi.
Dans l’immeuble de Tajoura, les joueurs habitués des petites salles s’exaltent de cette liberté et ce modernisme longtemps convoités. Les manettes à la main, ils s’affrontent allègrement sur des matches de foot ou dans des zones de combats fantasmagoriques.
Un moyen de motiver les joueurs à aller loin dans l’univers ludiciel
Selon le superviseur de la salle à Tajoura, Sofiane Mattouss, les salles modernes récemment ouvertes et les tournois organisés ont permis de vite établir un monde gaming en Lybie. En seulement deux ans, les progrès du pays dans le domaine ont considérablement progressé.
L’organisation de la communauté des fans de jeux vidéo au pays a permis de motiver les joueurs. Le but étant d’encourager les jeunes sans expérience à découvrir cet univers et à en faire leur vocation en s’entrainant.
Bien que certaines critiques conservatrices s’élèvent, le gérant de cet espace ludique rappelle juste que contrairement au temps de la dictature et du chaos, ces divertissements ne détruisent pas la jeunesse libyenne. C’est même l’inverse vu que l’esport leur permet de se rassembler et de se dépenser.
Pourquoi Kadhafi honnissait-il autant les technologies occidentales ?
Durant son gouvernement, Kadhafi a pris des mesures pour limiter l’influence des technologies occidentales en Libye. Il croyait en l’autosuffisance du pays et a mis en place des politiques économiques et sociales d’isolement. Le but était de promouvoir la production locale de biens et de services.
Ce grand dictateur a souvent critiqué les États-Unis et l’Occident pour leur interventionnisme et leur domination économique et culturelle dans le monde. Il a donc pu voir la limitation de leurs technologies comme une manière de résister à cette hégémonie et de préserver l’indépendance de la Libye.
En ce qui concerne les jeux vidéo spécifiquement, il est possible que cet homme politique les ait considérés comme un symbole de la culture occidentale. Cela a pu contribuer à leur exclusion de la société libyenne. Toutefois, il est important de noter que les titres gaming n’étaient pas aussi répandus à l’époque qu’ils le sont aujourd’hui.
Découvrez d’autres actualités sur l’univers du ludiciel en nous suivant sur notre page Facebook.
Avec ETX Daily Up
Poster un Commentaire