Exceller dans des jeux RTS comme de StarCraft II doperait la connectivité cérébrale 

Jouer à des jeux vidéo de type RTS améliorerait la connectivité cérébrale.
Les compétences acquises au fur et à mesure du jeu développent la connectivité cérébrale - Crédit photo RDNE Stock project /Pexels©

D’après une étude parue dans NeuroImage, l’expertise dans la pratique gaming peut améliorer la connectivité cérébrale des gamers. Cela prévaut pour les jeux video RTS tels que StarCraft II. Le ludiciel et autres activités stimulantes dopent les fonctions cognitives de sorte à ralentir le vieillissement du cerveau. 

Les compétences vidéoludiques, bénéfiques à la connectivité cérébrale ?  

Récemment, une étude a révélé que la pratique intensive de jeux vidéo de stratégie en temps réel (RTS), comme StarCraft II, impacte significativement la connectivité cérébrale structurelle et fonctionnelle.  

Publiée dans NeuroImage, cette recherche a mis en évidence deux réalités. D’une part, l’expertise dans une discipline spécifique, comme le ludiciel, peut remodeler le cerveau. Cela peut le rendre plus efficace et plus performant dedans. D’autre part, les connexions remodelées par des activités stimulantes, telles que la musique ou la danse, jouent un rôle crucial dans le vieillissement cérébral. Notamment, ces activités peuvent potentiellement protéger le cerveau contre un vieillissement accéléré.  

Les jeux vidéo RTS pour étudier la plasticité du cerveau 

De nos jours, le gaming joue un rôle central dans la culture moderne. Son influence s’étend dans divers domaines dont l’éducation, la médecine et les sports électroniques.  

En particulier, les jeux vidéo RTS se démarquent par leur complexité, exigeant des joueurs qu’ils gèrent des ressources, construisent des infrastructures et orchestrent des batailles stratégiques. Ce cadre virtuel représente un excellent terrain d’étude pour explorer la plasticité cérébrale.  

Bien que des recherches antérieures aient déjà démontré que ce ludiciel pouvait enclencher des modifications structurelles dans le cerveau, les mécanismes précis et leurs effets fonctionnels demeurent obscurs. La récente étude menée se veut alors de pallier cette lacune. Comment ? En utilisant des techniques de modélisation cérébrale avancées pour analyser comment l’expertise gaming améliore les capacités cignitives et impacte sur la connectivité cérébrale. 

« Pexer » et « level up » favorisent le développement des fonctions cognitives

Carlos Coronel, chercheur postdoctoral à l’Institut latino-américain de la santé cérébrale (BrainLat), explique que l’étude vise à comprendre comment l’expertise façonne la connectivité cérébrale à travers les mécanismes de plasticité. Comment le fait d’explorer diverses disciplines telles que la musique, la danse et les jeux vidéo améliore les fonctions cognitives ? 

Natalia Kowalczyk-Grębska, coauteure de l’étude et chercheuse à l’université SWPS, précise que les jeux vidéo stimulent la neuroplasticité en ajustant le niveau de difficulté des tâches. En pexant et en gagnant des niveaux, les joueurs acquièrent de nouvelles compétences. Cela les confronte continuellement à de nouveaux défis qui favorisent le développement cognitif.  

De plus, l’engagement prolongé dans les jeux, soutenu par leur attrait, maintient une motivation élevée, évitant l’ennui et soutenant l’apprentissage. 

Des recherches centrées sur l’expertise dans « StarCraft II » 

L’étude a impliqué 62 hommes droitiers, répartis en deux cohortes. Le premier groupe de 31 joueurs adeptes de StarCraft II jouait au moins six heures par semaine, avec une majorité de leur temps de jeu dédié à ce titre et une participation à des compétitions. Le second groupe, également composé de 31 participants, n’avait qu’une expérience minimale des jeux vidéo. Ils ont joué moins de six heures sur des titres RTS et moins de huit heures de pratique vidéoludique par semaine au cours des six derniers mois.  

Tous les participants ont subi une imagerie cérébrale complète avec un scanner IRM 3-Tesla, incluant des scans anatomiques pondérés en T1 et une imagerie pondérée en diffusion (DWI). Les chercheurs ont utilisé l’imagerie du tenseur de diffusion (DTI) pour cartographier la connectivité cérébrale. Par la suite, ils ont comparé les résultats avec les données d’IRM fonctionnelle du Human Connectome Project (HCP). 

La pratique gaming stimulerait le développement cérébral 

Les chercheurs ont constaté que les joueurs de StarCraft II présentaient une connectivité cérébrale renforcée au niveau des réseaux pariéto-occipital et frontopariétal, améliorant leurs performances cognitives. Ces derniers jouent un rôle clé dans l’attention, le raisonnement et le contrôle moteur. 

Cela dit, le cerveau de ces joueurs révèle également une organisation en réseau plus localisée, avec une meilleure spécialisation, mais une efficacité globale moindre. Cette configuration est liée aux exigences cognitives de la pratique gaming des jeux RTS.  

Carlos Coronel a expliqué que l’expertise vidéoludique favorise une intégration « à méso-échelle ». Cela augmente la connectivité cérébrale dans les réseaux liés aux compétences de jeu. De plus, les cerveaux du groupe de gamers montrent une plus grande résilience aux perturbations externes. 

Une réorganisation fonctionnelle du cerveau notable chez les gamers 

L’étude a usé d’un outil de méta-analyse Neurosynth pour corréler l’augmentation de la connectivité cérébrale chez les joueurs avec des fonctions cognitives spécifiques. Entre autres, cela leur a permis de découvrir que les régions cérébrales présentant une connectivité cérébrale accrue étaient liées à des compétences cognitives supérieures (raisonnement, inférence et attention). Cela suggère que les défis cognitifs des jeux de stratégie en temps réel (STR) peuvent directement améliorer ces capacités.  

En outre, les chercheurs ont aussi identifié un réseau de connexions structurelles dans le cerveau des gamers, particulièrement concentré dans les régions pariéto-occipitales et frontopariétales. Ce noyau structurel demeure essentiel pour le développement de la connectivité cérébrale et la réorganisation fonctionnelle constatées chez les joueurs. 

Des limites non négligeables aux travaux effectués 

Bien que l’étude offre des informations précieuses, elle présente tout de même des limites. La taille réduite de l’échantillon, composé uniquement d’hommes, restreint la généralisation des résultats. De plus, la recherche transversale ne permet pas de déterminer une relation causale entre les jeux vidéo et les changements de connectivité cérébrale.  

M. Coronel souligne l’importance de l’exploration des liens entre le niveau de compétence et les schémas de connectivité cérébrale. Il note également que la recherche future pourrait examiner comment l’expertise dans d’autres disciplines, telles que la musique ou la peinture, affecte cette connexité. Enfin, Coronel met en garde contre le risque de dépendance.

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Article source : https://www.psypost.org/video-games-and-neural-plasticity-starcraft-ii-expertise-linked-to-enhance-brain-connectivity/ publié le 6 juin 2024. 

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