Gaming : les stéréotypes sexistes persistent et les joueurs approuvent 

Un jeune garçon jouant à un jeu vidéo, un parmi ces gamers adhérant aux stéréotypes sexistes.
Selon une étude de l'IFOP, 25% des joueurs des jeux vidéo de 15 à 24 ans pensent qu'il faut importuner une femme pour la séduire - Photographie CasarsaGuru / Getty Images©

Ces derniers temps, les stéréotypes sexistes représentent un sujet brulant dans la sphère gaming. Si les joueuses victimes se plaignent, 60 % gamers approuvent.  Ceux-ci adhèrent aux injonctions des rôles homme et femme de la société même si ces valeurs dégradent l’expérience de jeu des gameuses. 

Les stéréotypes sexistes ont la dent dure dans le ludiciel

À la demande de GamerTop et de l’agence spécialiste des datas Flashs, l’IFOP a réalisé une étude visant à déterminer l’impact des stéréotypes sexistes dans la sphère gaming. Il a notamment auto-administré un questionnaire en ligne entre le 17 et le 19 mars 2023 auprès de 5009 personnes. C’est un échantillon représentatif de la population française de 15 ans et plus. Cette proportion compte notamment 4018 joueurs de jeux vidéo actuels ou anciens avec 3251 qui ont été actifs ces trois derniers mois.  

De cette enquête, on a pu observer que 64% des amateurs de jeux vidéo se jugeant « très gamer » adhèrent au minimum à un stéréotype sexiste.  Il en va de même pour 67 % d’entre eux se définissant « plutôt gamer ».  

Gamers : une vision des rôles très traditionnaliste

Selon l’étude, les joueurs possèdent une vision traditionnaliste et conformiste de la vie de famille. Beaucoup cautionnent les formes de misogynie et les stéréotypes sexistes relatifs aux rôles de la femme et de l’homme à la maison. 52 % des « plutôt gamers » jugent que toute femme mariée doit obligatoirement porter le nom de son conjoint. 31 % se sentent mal à l’aise quand leur épouse conduit la voiture familiale. Ils pensent aussi que les activités ménagères sont l’apanage des femmes et c’est normal qu’elles en fassent plus que les hommes. 27 % sont même convaincus que pour fonctionner, un couple doit laisser l’homme décider dans les situations problématiques.   

Clairement, ces injonctions genrées sur la place de la femme dans les foyers pullulent. 28 % des « très gamers » adhèrent au fait que l’homme est fait pour gagner de l’argent et que la femme doit s’occuper de la maison.  

Les femmes au travail : les joueurs se montrent extrêmement misogynes

Dans l’univers professionnel, les stéréotypes sexistes demeurent également. Les joueurs se disent également réticents à l’idée d’avoir des femmes comme supérieures hiérarchiques. En réalité, 27 % des « très gamers » ont du mal à s’accommoder du fait qu’une femme puisse gagner plus d’argent qu’eux. C’est une forme de misogynie fortement ancrée. 

27 % des joueurs masculins interrogés avouent même penser que l’on ait donné trop de pouvoir à la femme dans la société actuelle. Visiblement, les hommes voient d’un mauvais homme ces femmes de pouvoir et qui ont réussi à atteindre les sommets dans la sphère professionnelle.  

Importuner le sexe « faible » : un droit qui leur est légitime selon les hommes  

D’après l’étude de l’IFOP, il existe une forme de stéréotypes sexistes encore plus inquiétante que celles citées précédemment. Effectivement, certains gamers basent les relations hommes et femmes sur la culture du viol.  

29 % des joueurs aguerris sont persuadés que le meilleur moyen de séduire la gent féminine est de les importuner. 23 % des joueurs néophytes s’accordent à dire que lorsqu’une femme dit « non », cela sous-entend un « oui » quand on en vient à parler de relations sexuelles.  

Pas de distinction de profils de joueurs chez les « machos » de la manette  

Si chez les femmes, celles adeptes de jeux de combat sont les plus touchées par les stéréotypes sexistes, il n’y a pas de distinction visible chez leurs détracteurs. Tous les joueurs masculins actifs adhèrent à ces injonctions de rôle, qu’ils jouent à des jeux de « bastons », à des MMORPG ou jeu de rôle en ligne massivement multijoueur ou encore à des jeux de stratégie.  

En outre, 26 % des gamers de jeux de combat et de stratégie pensent que le « non » d’une femme équivaut en réalité à un « oui ». Idem chez 25 % des joueurs de MMORPG. De plus, 65% des joueurs de 65 ans révolus, 62 % des adultes de 25 à 34 ans et 61 % des jeunes de 15 à 24 ans adhèrent au moins à une injonction de genre.  

Une attitude dégradant l’expérience de jeu des joueuses

Toujours selon l’étude, 33% des gamers sont malgré tout en faveur des droits de la femme. C’est bien plus que les 25 % des non-joueurs qui déclarent être féministes.  En dépit de cela, les stéréotypes sexistes persistent et influencent directement l’expérience de jeu des joueuses. En outre, 40% des gameuses se voient obligées de s’adapter et d’adopter une stratégie d’évitement. Certaines se gardent de prendre part à un chat vocal. D’autres se contentent tout simplement d’éviter les jeux en ligne.  

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Avec ETX Daily Up 

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