Dernièrement, plusieurs recherches ont mis en lumière les bienfaits des jeux vidéo pour la santé mentale des joueurs. Mais une seule étude a démontré leurs impacts positifs sur les fonctions cognitives des schizophrènes. Vu les résultats obtenus, le gaming pourrait bien être une piste de thérapie pour ces patients.
Bienfaits des jeux vidéo : bel et bien avérés !
Des études antérieures ont démontré les bienfaits des jeux vidéo. On leur reproche souvent la dépendance qu’ils peuvent générer. Pourtant, la pratique régulière de certains titres gaming peut substantiellement améliorer les fonctions cognitives et la structure cérébrale des individus en bonne santé.
L’on doit notamment ces bénéfices aux interactions continues et axées vers des objectifs spécifiques dans le jeu. Cela a le don de stimuler le système de récompense du cerveau et dope la plasticité neuronale. Cette plasticité, définie comme la capacité du cerveau à se réorganiser en forgeant de nouvelles connexions entre les neurones, améliore la mémoire, l’attention et la résolution de problèmes.
Grosso modo, les titres vidéoludiques sollicitent des compétences de réflexion stratégique et de prise de décision rapide. Cela renforce alors les circuits neuronaux et optimise les capacités cérébrales globales.
Quand le ludiciel peut être spécifiquement bénéfique aux patients schizophrènes
Compte tenu des déficits cognitifs et de la plasticité cérébrale réduite chez les patients schizophrènes, des chercheurs ont mené une étude pour déterminer si les bienfaits des jeux vidéo pouvaient également leur être bénéfiques.
Publiés dans « Translational Psychiatry », les résultats ont démontré que le ludiciel pouvait significativement améliorer leurs fonctions cognitives et leur santé mentale. En effet, l’entraînement par le gaming a montré une amélioration notable de leur attention et de leur connectivité cérébrale.
Entre autres, cela introduit une approche thérapeutique prometteuse pour traiter ce trouble mental complexe. Cela pourrait même redéfinir les stratégies de réhabilitation cognitive. Un traitement exploitant la plasticité neuronale pour renforcer les circuits cérébraux et doper le bien-être global de ces patients.
Une étude consistant à jouer à Super Marie et à lire des livres électroniques
Sous la direction de Maxi Becker du Centre médical universitaire de Hambourg-Eppendorf, l’étude a impliqué 95 patients atteints de schizophrénie et 82 témoins sains.
Ces participants ont été affectés au hasard à trois groupes d’entrainement : jeu vidéo en 3D (Super Mario 64), jeu vidéo en 2D (New Super Mario Bros.) et livres électroniques (groupe de contrôle actif avec un choix de 13 ouvrages).
On a suivi l’avancement des activités assignées pendant 30 minutes par jour, sur une durée de huit semaines. Avant et après l’intervention, des évaluations cognitives et cliniques ont été effectuées. De plus, on s’est servi d’une IRM fonctionnelle pour mesurer les variations dans la connectivité cérébrale. Cela a pour but d’évaluer les effets des différentes interventions sur la plasticité neuronale et les capacités cognitives des participants.
Une amélioration notable des fonctions cognitives pour le groupe de gamers
À la suite d’un examen approfondi des données obtenues, Becker et ses collaborateurs ont constaté une amélioration significative de l’attention des participants ayant joué à des titres vidéoludiques en 3D, en comparaison au groupe de contrôle.
Cette amélioration des fonctions cognitives s’associerait à une augmentation notable de la connectivité fonctionnelle au sein d’un réseau cérébral impliquant l’hippocampe et le cortex préfrontal. Rappelons que l’hippocampe s’avère crucial pour la consolidation de la mémoire, tandis que le cortex préfrontal joue un rôle essentiel pour les fonctions exécutives (prise de décision, gestion des tâches complexes…).
Dès lors, ces résultats allongent la liste des bienfaits des jeux vidéo. Ils suggèrent qu’ils peuvent stimuler des circuits neuronaux clés, de sorte à favoriser une meilleure concentration et une gestion plus efficace des tâches cognitives.
Une meilleure santé mentale comme autre bénéfice au ludiciel
Chez les patients schizophrènes ayant joué à Super Mario, on a observé une diminution notable des symptômes et états négatifs, tels que l’anhédonie (incapacité à éprouver du plaisir dans des activités habituellement agréables) et l’amotivation (absence de motivation ou d’intérêt pour les activités quotidiennes).
Comme autres bienfaits des jeux vidéo chez ces derniers, on dénote aussi une amélioration générale de leur état de santé mentale.
D’après les chercheurs, ce phénomène s’expliquerait par le fait que l’interaction constante et orientée vers des objectifs avec le ludiciel influencerait positivement l’auto-efficacité perçue des patients. Cette dernière renvoie à leur croyance en leur capacité à maîtriser des tâches et à gérer des situations variées. Or, celle-ci s’avère étroitement liée à la santé mentale et à la psychopathologie.
Des résultats prometteurs pour l’accompagnement des patients atteints de schizophrénie
Selon cette étude, les bienfaits des jeux vidéo pour les patients schizophrènes sont sans équivoque. Les résultats obtenus indiquent même que la pratique gaming pourrait représenter une approche thérapeutique complémentaire pour ces patients. Notamment, cela peut s’avérer d’une grande aide pour résorber les déficits cognitifs et les symptômes négatifs, souvent mal gérés par les thérapies conventionnelles.
Toutefois, l’étude montre certaines limitations. Les chercheurs soulignent que la taille de l’échantillon était relativement restreinte en raison du départ de plusieurs patients. Cela aurait pu affecter la généralisation des résultats. Cette contrainte méthodologique exige la nécessité d’études futures avec des échantillons plus larges pour confirmer et étendre ces observations prometteuses.
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Article source : https://www.psypost.org/video-games-boost-cognitive-function-and-mental-health-in-schizophrenia-patients/ publié le 8 juillet 2024.
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