Dans un lycée à Nancy, on propose des cours d’esport peu conventionnels, mais qui boostent la motivation des élèves en classe. Ceux-ci initient les jeunes aux subtilités de cette discipline de jeux vidéo. Ils les forment pour qu’ils puissent un jour réaliser leur rêve : rejoindre des équipes pro.
À Nancy, on dispense de cours d’esport !
Dans une classe exceptionnelle du lycée Pierre-de-Coubertin à Nancy, une quinzaine d’élèves ont inauguré une rentrée hors du commun début octobre 2023. Ils suivent depuis plusieurs semaines déjà des cours d’esport.
Équipée de chaises ergonomiques et de puissants ordinateurs, la salle de classe représente un paradis inespéré pour les lycéens, amateurs de sport électronique. Cette section de sport-études dédiée est notamment une première en France. Elle offre aux élèves la possibilité de se servir d’écrans dernier cri affichant fièrement le logo « Terra Gaming ».
Chaque fois que la sonnerie de 16 heures retentit, une séance pas comme les autres débute. Les élèves se plongent dans le monde des jeux vidéo compétitifs, un curriculum spécialement conçu pour développer leurs compétences en la matière.
Lycée Pierre-de-Coubertin : une activité extrascolaire pas comme les autres
Dans ce cours d’esport atypique, les étudiants consacrent une heure et demie à décortiquer les stratégies de jeu d’équipes professionnelles. Ils étudient des vidéos comme des tacticiens.
La seconde moitié de la séance est réservée à la pratique individuelle. Tel un boxeur frappant un punchingball, ils s’entraînent en solo avant de s’engager dans des sessions de jeu en groupe, simulant ainsi des affrontements réels.
Dans cet établissement, plusieurs sections sportives, dont le sport électronique, bénéficient d’un emploi du temps aménagé. Selon le directeur du lycée, Alain Hénin, cette discipline n’est pas si différente des autres pratiques sportives. C’est pourquoi il lui a attribué des heures d’entraînement similaires, mais dans un espace clos dédié plutôt qu’un gymnase ou un stade. Des cours d’anglais spécialisés, d’entretien physique et de diététique complètent leur formation.
Un engouement pour les jeux vidéo très palpable
Pour ces élèves de 15 à 18 ans, l’excitation d’assister à ces cours d’esport équivaut à celle des sportifs attendant leur entraînement de football ou de natation. Dès la fin des programmes classiques, ils se ruent avec impatience dans la salle de classe dédiée pour plonger dans l’univers des jeux vidéo.
Au fond de la classe, l’un d’eux a déjà entamé une partie de Valorant. Il s’agit de l’un des trois jeux faisant partie de leur formation, en plus d’Overwatch et de Rocket League. Les autres se connectent sur Discord, où des groupes sous la tutelle de coachs sont établis suivant le jeu en cours.
Le flux du cours est le même que pour n’importe quelle autre classe. Par exemple, leur formateur et responsable de la section, Jibril Talbi leur ordonne d’ôter leurs casques pour demander le silence.
Quand les jeunes y voient une source de motivation pour l’école !
Pour les élèves de ce lycée à Nancy, ces cours d’esport représentent une source de motivation et une bonne raison de venir en classe.
Nikola Vauthier témoigne. Cet élève en 1ère STI2D confie que l’année dernière, il n’avait quasi aucune envie d’aller au lycée. Mais grâce à cette discipline, son intérêt pour l’école s’est accru.
Son camarade, Amine Lagraa, estime que les jeux vidéo ont plus d’un bienfait sur le quotidien des jeunes. Pour lui qui a grandi dans l’univers du ludiciel, le gaming a amélioré sa mémoire et son sens de la stratégie. Il souligne aussi l’impact positif sur la gestion du stress et la possibilité d’évasion.
Pour ces étudiants, la pratique des jeux vidéo à l’école est un « rêve ». Lucas Martinez-Fortun, en terminale Systèmes numériques, avoue que pour la nouvelle génération, le sport électronique est un métier d’avenir. Il confie vouloir se perfectionner cette section dédiée pour en vivre un jour.
Une formation pour mieux appréhender la réalité des équipes pro
Bien que les jeunes adorent les jeux vidéo, le professeur de ces cours d’esport souligne que les gamers professionnels ne représentent que 1% des métiers du sport électronique. Or selon le directeur, de nombreux nouveaux métiers émergent dans le domaine, offrant aux jeunes la possibilité de trouver un emploi en lien avec leur passion. Le responsable de la section affirme que devenir joueur professionnel est difficile, mais que même en étant moins compétent dans les jeux vidéo, on peut réussir dans le sport électronique.
C’est pour cette raison que son programme éducatif intègre l’apprentissage des bases du marketing sportif, la transition de cette discipline vidéoludique vers le prestige, la gestion de l’audience et des réseaux sociaux. Plus de 200 jeunes de cet établissement pratiquaient déjà cette discipline chez eux.
De grands gamers comme coaches
Ce lycée nancéien a réussi à recruter d’éminents joueurs d’équipes pro pour enseigner les fondamentaux du sport électronique. Ce partenariat a offert dans la foulée l’opportunité aux élèves de les rencontrer en personne.
Amine Lagraa nous rapporte avec enthousiasme que durant ce cours d’esport, lui et ses camarades ont pu voir Takas et Yayax. Ces derniers ont joué sur leurs PC, avec eux. Pour ces jeunes, cela équivalait à jouer à côté de Mbappé.
Tous ces élèves partagent un objectif commun : participer à des tournois aux côtés de joueurs professionnels. Et pourquoi pas, décrocher le titre de champion du monde en plus? Cette proximité avec ces figures renommées stimule leur passion. Elle renforce leur ambition de réussir dans cette discipline en pleine croissance.
D’autres actualités sur le sport électronique sont à découvrir sur Prizee. Il suffit de s’abonner à notre page Facebook pour n’en rater aucune.
Avec ETX Daily Up
Poster un Commentaire