Réalité virtuelle : un précieux outil pour combattre la dépression ? 

Une jeune femme profitant des bienfaits de la réalité virtuelle.
La réalité virtuelle représente une piste potentielle pour traiter les troubles dépressifs majeurs - Crédit photo Bradley Hook /Pexels©

Une toute nouvelle étude a mis en lumière les éventuels effets de la réalité virtuelle dans le traitement de la dépression. Gaming, fitness ou vidéo immersive, les activités utilisées pour les tests ont montré que l’environnement VR pouvait constituer une piste de thérapie pour les troubles dépressifs.

Réalité virtuelle : potentiel moyen expédient aux troubles dépressifs majeurs ?  

Si le gaming a des effets bénéfiques pour les fonctions cognitives, qu’en est-il de la réalité virtuelle (RV ou VR) ? Une étude publiée dans JMIR Mental Health s’est permise de mettre les mots là-dessus. Elle révèle du potentiel de la VR dans le traitement des troubles dépressifs.  

Entre autres, cette recherche indique que cette technologie représenterait un outil puissant pour atténuer les symptômes dépressifs. Elle aurait des effets similaires aux solutions conventionnelles.  

Pour Dr Kim Bullock et ses collaborateurs, bien que la réalité étendue (XR) ait démontré son efficacité pour diverses pathologies mentales (anxiété et syndrome de stress post-traumatique), son application pour la dépression reste encore peu explorée.  

Traitement de la dépression : peu d’approches accessibles ?  

De fait, le traitement de la dépression, notamment du trouble dépressif majeur, constitue un défi croissant pour de nombreux pays. Il exerce un impact considérable sur la santé mentale et engendre des coûts économiques importants.  

Certes, les thérapies conventionnelles, telles que l’activation comportementale, se montrent efficaces. Cependant, elles restent souvent inaccessibles en raison de divers obstacles : contraintes financières, limitations physiques et pénurie de praticiens qualifiés.  

En l’occurrence, l’activation comportementale repose sur le fait que la dépression s’associe à un cycle d’évitement et de retrait des activités plaisantes ou significatives. Pratiquer des activités favorisant le plaisir ou le sentiment d’accomplissement peut interrompre ce cycle néfaste.  

La VR : une nouvelle piste de thérapie pour les personnes dépressives 

Vous l’aurez compris ! Il existe un manque cruel de disponibilité et d’accès aux approches antidépressives. C’est là qu’intervient la réalité virtuelle. Cet univers émerge comme une solution prometteuse aux obstacles d’accessibilité liés à chaque thérapie traditionnelle de la dépression.  

Plonger dans des virtuels immersifs, stimulants et contrôlés permettrait aux patients dépressifs de bénéficier d’une thérapie accessible à tout moment. Notamment, cette technologie innovante permet de recréer des scénarios favorisant la relaxation, l’engagement et le développement de compétences sociales, que ce soit à travers le gaming et diverses vidéos immersives. 

Margot Paul, professeur adjoint de clinique au département de psychiatrie et de sciences comportementales de la Stanford Medicine, confie s’être intéressé à cette piste thérapeutique vu que la dépression demeure un trouble mental répandu et invalidant, confronté à des défis de traitement.  

Une étude basée sur des activités RV de type gaming, fitness et vidéo immersive 

L’étude menée avait pour objectif d’évaluer l’innocuité, la faisabilité et l’efficacité d’un protocole d’activation comportementale renforcé par la réalité virtuelle (XR-BA). Elle en avait comparé les effets à l’activation comportementale traditionnelle (BA). Des adultes diagnostiqués avec un trouble dépressif majeur ont été recrutés par divers canaux (sauf ceux avec des troubles psychiatriques ou des problèmes récents de consommation de substances).  

Les participants ont été répartis aléatoirement en deux groupes et ont suivi quatre séances hebdomadaires de 30 à 50 minutes de thérapie via Zoom. Le groupe XR-BA utilisait un casque Meta Quest 2 pour participer à des activités immersives et personnalisées (gaming, séances de fitness, événements sociaux et vidéos à 360 degrés). Le groupe BA traditionnel s’engageait dans des activités similaires, mais dans la vie réelle. 

Un sondage sur le ressenti des participants dans un environnement virtuel

Au cours de l’étude, les participants devaient prendre part à au moins quatre activités hebdomadaires et remplir un questionnaire après chaque activité. Ce formulaire évalue divers aspects tels que la présence spatiale, le mal du simulateur et de l’environnement VR, ainsi que l’acceptabilité de cette technologie.  

Au début de chaque session, les chercheurs évaluaient leurs symptômes dépressifs à l’aide du « Questionnaire sur la santé du patient-9 » (PHQ-9). Parallèlement, ils ont comptabilisé les taux d’abandon, les événements indésirables et le nombre d’utilisations du casque dans le groupe XR-BA.  

In fine, les résultats montrent que le protocole XR-BA était faisable, applicable et sécurisé comme traitement de la dépression. Les taux d’achèvement restaient élevés : 77 % pour XR-BA et 85 % pour BA traditionnel. De plus, il n’y eut aucune complication grave. Les participants XR-BA se sont servis du casque 11 fois sur 12 recommandées, avec un fort sentiment de présence évalué à 71 %. 

Résultats : les ressentis du groupe XR-BA et celui du BA

Les participants du groupe XR-BA ont trouvé l’expérience de réalité virtuelle engageante et bénéfique, malgré des critiques sur le poids et le confort du casque. La courbe d’apprentissage et la diversité des options ont parfois causé une « paralysie décisionnelle ». Cependant, les niveaux de présence et d’acceptabilité se sont améliorés avec le temps. Cela suggère de part et d’autre une expérience enrichie grâce à la familiarisation avec l’appareil.  

En termes d’efficacité, les deux groupes ont montré une réduction significative des symptômes dépressifs. On avait une diminution moyenne de 4,4 points pour XR-BA et 3,7 points pour BA traditionnel.  

Les participants de XR-BA ont même observé une réduction notable des symptômes avant le début du traitement, probablement en raison de l’attrait novateur de la réalité virtuelle. 

 Des limites notables malgré les belles perspectives de cette technologie

Les résultats de l’étude indiquent que la réalité virtuelle peut être aussi efficace que les activités réelles pour traiter les symptômes de la dépression. Cependant, il faut tout de même préciser que ces recherches présentent des limites, dont la petite taille de l’échantillon et la courte durée de l’essai. Cela peut restreindre la généralisation des résultats.  

De plus, la courbe d’apprentissage du casque et l’enthousiasme initial pour la technologie ont pu influencer l’engagement des participants et les résultats.  

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Article source : https://www.psypost.org/virtual-reality-emerges-as-a-promising-tool-in-depression-treatment/ publié le 5 juillet 2024. 

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