En France, les joueuses de jeux de combat ont la vie dure. Juste parce qu’elles sont des femmes, elles doivent fréquemment traiter avec diverses formes de sexisme : remarques désobligeantes, insultes et même menaces. Or c’est un phénomène qui n’est pas prêt de changer. Les stéréotypes perdurent.
Joueuses de jeux de combat : une passion qui est loin d’être de tout repos
Selon une étude réalisée par l’IFOP, 40% des joueuses de jeux de combat en France avouent avoir fait l’objet de sexisme au moins une fois dans leur vie. 66% des amatrices de jeu vidéo en ont fait l’expérience de cette forme de misogynie. C’est la triste réalité à laquelle elles font face dans le ludiciel bien qu’elles soient nombreuses dans le milieu. Selon l’étude, 62% des gamers actifs sont des femmes et 66%, des hommes. Et ce pourcentage va en augmentant chez ceux 15 à 24 ans avec des taux respectifs de 84% et de 88%.
À noter que l’enquête menée fut instiguée pour le site Gamertop.fr et de l’agence Flashs spécialisée en data. Elle prit la forme d’un questionnaire auto-administré en ligne entre la date du 17 et du 29 mars 2023. Elle fut soumise à un échantillon national représentatif de 5009 personnes de 15 ans et plus. Des participants, 4018 sont des joueurs actuels ou passés, dont 3251 actifs au cours des trois derniers mois.
Un sexisme qui touche certaines plus d’autres
Bien que les femmes aient réussi leur incursion dans la sphère gaming, elles continuent de faire l’objet de sexisme. C’est d’autant plus valable chez les joueuses de jeux de combat. En effet, 49% d’entre elles reçoivent fréquemment des remarques sur leur physique, de vils propos et même des commentaires à caractère sexuel. Dans 48% des cas, il s’agit d’insultes sexistes. Et dans 37% des cas, ce sont des menaces d’agression à caractère sexuel.
Et pourtant, de manière générale, seules 24% des gameuses disent avoir reçu des remarques sur leur corps. 23% ont dû traiter avec des propos obscènes ou des commentaires « sexuelle », 22% avec des remarques et injures sexistes, 15% avec des menaces d’agression sexuelle.
Cependant, ces proportions restent moindres à comparer à ce que les mordues de RPG solo endurent. 60% d’entre elles ont déjà reçu des critiques sur leur apparence. 61% ont fait l’objet de propos grossiers ou à sens sexuel. 62% se sont fait insulter et 46% ont reçu des menaces d’agression sexuelle.
Les stéréotypes sur les femmes en cause ?
Ce qui arrive aux femmes mordues de la manette s’explique en grande partie par leur sexe. Juste parce qu’elles sont nées telles quelles, elles sont traitées de façon discutable dans l’univers du ludiciel. 38% des gameuses en général ont encaissé plus d’un commentaire sexiste sur leur niveau de jeu. Cette proportion grimpe à 65% chez les joueuses de jeux de combat. Pis encore, 58% de ces dernières contre 34% pour la généralité ont gouté à l’attitude condescendante et paternaliste des joueurs. À cause des stéréotypes sur les genres, 48% de ces gameuses ont même déjà été rejetées par leurs opposants masculins pour leur sexe. Ceux-ci refusaient soit de parler soit de jouer avec elles.
Certains profils féminins sont davantage concernés
À étudier la tranche d’âge de ces victimes de sexisme, les gameuses de 25-34 ans sont les plus touchées. 61% d’entre elles ont fait l’objet ou ont été témoins d’au moins une forme de sexisme. Ce pourcentage descend à 60% chez celles âgées de 15-34 ans. Dans la moyenne, on a une proportion de 53%.
Les jeunes profils de gameuses de 15-24 ans ont été victimes à 50 % d’au moins une forme de sexisme, contre 45% pour les 25-34 ans et 40% pour la moyenne.
Mis à part cela, les joueuses de jeux de combat et d’autres types de gaming se font davantage harceler si elle présente une orientation non hétérosexuelle. C’est à raison de 55% contre 38% pour les femmes hétérosexuelles. De plus, 73% de cette catégorie ont expérimenté au moins un traitement sexiste ou en furent témoin.
La stratégie de l’évitement pour continuer à jouer tranquillement
Pour éviter de crouler sous les remarques agressives des gamers, les joueuses de jeux de combat doivent adapter leur attitude. C’est en ce sens que certaines se gardent de prendre part à des chats vocaux (13%). D’autres s’abstiennent de jouer à des jeux en ligne (10%). Puis, il y a celles qui se contentent de quitter les groupes de discussion ou les parties gaming (12%).
Dans le cadre de l’étude de l’I9FOP, 40% des femmes sondées confient être des habituées de cette stratégie d’évitement avec une plus grande proportion chez les joueuses de jeux de combat. 66% ont adopté cette pratique contre 62% chez les passionnées de MMORPG ou jeu de rôle massivement multijoueur en ligne.
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Avec ETX Daily Up