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Shoah : un concept tabou représentée dans The Light in The Darkness 

La démonstration du jeu vidéo sur la Shoah : « The Light in The Darkness »

Dans le titre « The Light in the Darkness », le joueur incarne une famille juive française venant de Pologne qui évolue sous le régime de Vichy jusqu'à leur arrestation en 1942 - Photography JASON REDMOND / AFP©

Un nouvel arrivant dans l’univers du PC gaming : « The Light in The Darkness ». Il s’agit des rares jeux vidéo à parler de la Shoah. Il fait vivre au joueur l’histoire de l’extermination de chaque juif d’Europe par les Nazis. C’est une retranscription fidèle et non, une autre version édulcorée. 

« The Light in The Darkness » : un jeu au concept historique débarque 

Dans ce nouveau titre « The Light in The Darkness », il est question de Shoah. Mais attention, c’est un jeu qui transpose fidèlement les évènements d’antan contrairement aux innombrables versions modifiées et édulcorées. 

Dans celui-ci, le joueur incarne les membres d’une famille juive française qui vient de Pologne. Ceux-ci devront avancer et évoluer sous le régime de Vichy jusqu’à ce qu’ils soient arrêtés en 1942 durant la rafle du Vel d’Hiv. Ils seront par la suite transférés au camp de Pithiviers pour être déportés.  

Il faut savoir que le concept historique de la Shoah reste un sujet encore tabou dans le ludiciel. Très peu de développeurs ont osé s’en inspirer. Selon Eugen Pfister, chercheur à la Haute école des arts de Berne et spécialiste de l’histoire des jeux vidéo, ils craignent de créer un titre trop trivial ou de générer un jeu simplifiant ces évènements historiques.  

Les jeux vidéo pour relater l’histoire de la Shoah 

Du point de vue de Luc Bernard, historien et créateur de « The Light in the Darkness », c’est sidérant de voir qu’on ait fait l’impasse sur la Shoah dans les jeux vidéo. Or nombreux sont les joueurs à s’attarder sur des titres inspirés de la Seconde Guerre Mondiale tels que « Call of Duty ». C’est comme si on en faisait fi et qu’on en réfutait l’existence selon le développeur de 36 ans.  

Dans son jeu aux dehors de « film d’animation interactif », le gamer suit passivement le déroulé de l’histoire. Il n’a aucune influence sur le sort des personnages juifs. Dans cet univers historique, les protagonistes ne gagnent pas à la fin. C’est l’essence même de la Shoah.  

Pour le scénario, Luc Bernard a réalisé de longues recherches auprès du musée américain du mémorial de l’Holocauste à Washington et du musée de l’Holocauste de Los Angeles. Il s’est aussi basé sur les témoignages de survivants. Si tout se déroule pour le mieux, il pourrait narrer l’expérience personnelle de certains d’entre eux dans une seconde version de « The Light in the Darkness ». 

Un long moment avant l’acceptation du personnage juif dans le ludiciel 

Il y a environ 15 ans, Luc Bernard avait créé un premier titre sur la Shoah intitulé « Imagination Is The Only Escape » qu’il pensait sortir sur la Nintendo DS. Celui-ci s’inspirait de l’épopée de sa grand-mère ayant transporté des enfants juifs en Grande-Bretagne durant la guerre. 

Cependant, son projet n’avait pas abouti par manque de fonds et parce qu’il s’agissait d’un soi-disant jeu morbide abordant un sujet tabou.  

Cela dit, les mentalités ont évolué. Selon Eugen Pfister, cela fut rendu possible grâce au cinéma avec la sortie de la série « Holocauste » (1978) et du film « La Liste de Schindler » (1993) de Steven Spielberg.  

Les titres gaming sur les camps de concentration qui ont réussi à percer 

Grâce à ces ouvertures, des jeux vidéo sur la Shoah et les camps de concentration ont émergé. Parmi ceux qui se sont démarqués, on retrouve la série Wolfenstein avec l’opus « The New Order » (2014). Dans ce jeu, le personnage principal infiltre un camp de concentration fictif en Croatie. 

Cela dit, bien que celui-ci fasse référence à la Shoah, le scénario est transposé dans un univers alternatif qui s’éloigne de la réalité. Les Nazis y ont remporté la Seconde Guerre mondiale. Dans le jeu, on retrouve les cheminées, les wagons et la sélection des prisonniers. Néanmoins, on n’évoque nullement les camps de concentration ou les juifs

Par contre, les génocides étaient davantage explicités dans le titre comme « The New Colossus » (2017), donnant suite à « The New Order ». 

Un concept avec un gameplay historique et éducatif pour le joueur 

Pour le français Luc Bernard, les jeux vidéo représentent un précieux moyen de communiquer et d’informer. Le secteur génère des centaines de milliards de dollars de revenus par an et rassemble des joueurs du monde entier. Il offre ainsi la possibilité pour les développeurs de toucher un large public et des cibles jeunes. 

Dans une discussion avec un survivant de la Shoah sur Twitch, il avoue vouloir changer les choses et encourager les développeurs à mettre en avant cette parenthèse historique souvent oubliée qu’est la Shoah.  

Il est à noter que « The Light in the Darkness » est téléchargeable gratuitement sur le site e-commerce d’Epic Games. Il est aussi exposé au musée de la pop culture à Seattle. Pour le moment, il fonctionne sur PC, mais il devrait bientôt s’inviter sur les consoles de jeu.  

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Avec ETX Daily Up 

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